Découvertes
Le Professeur Marie-Odile Krebs en collaboration avec son équipe de recherche de l’Université Paris Descartes, de l’Inserm et du Centre Hospitalier Sainte-Anne, a été distingué par le Grand Prix Halphen 2014 pour ses travaux permettant de mieux comprendre l’entrée dans la schizophrénie, la pathologie et les facteurs de risque.
Pour en savoir plus, accédez au dossier réalisé par l’Inserm :
Ecoutez le Professeur Marie Odile Krebs interviewée par la Fondation Philippe et Maria Halphen :
Vers de nouveaux outils de dépistage moléculaire précoce et des thérapies ciblées
Dernièrement (cf. l’ étude publiée le 26 avril 2016 2016 dans Molecular Psychiatry), le Professeur Marie-Odile Krebs et son équipe a mis en évidence que des modifications épigénétiques accompagnent l’émergence d’un épisode psychotique dans une cohorte de jeunes personnes à risque âgées de 15 à 25 ans. Ces modifications compromettent des systèmes de réponse au stress oxydatif et à l’inflammation. Grâce à ce nouveau travail, les chercheurs apportent un nouvel éclairage à cette maladie dont la principale explication biologique reposait jusqu’alors sur des perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral. Ces résultats ouvrent la voie pour le développement de tests de dépistage moléculaire précoce et de suivi de progression de la maladie chez une population à risque.
Pour en savoir plus :
http://presse.inserm.fr/comment-expliquer-lentree-dans-la-psychose/23722/
Le Dr Luc Mallet, Directeur de recherche à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, à Paris, a reçu le Grand Prix Halphen 2015 récompensant les travaux les plus innovants en psychiatrie. La recherche du Dr Mallet et de son équipe porte sur la neurostimulation du cerveau des patients atteints de TOC, une technique pionnière, porteuse d’espoir pour des patients sur lesquels les traitements classiques n’ont pas ou peu d’effets.
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est caractérisé par deux types de symptômes : des pensées intrusives, angoissantes et envahissantes qui peuvent être présentes plusieurs heures durant la journée, et des comportements exagérés, ou répétés à outrance. Le TOC est considéré comme pathologique lorsque ces obsessions et les compulsions qui leur sont associées ont une répercussion sur la vie quotidienne, c’est le cas pour 2% de la population. Le TOC devient alors une maladie chronique qui peut durer des années sans traitement. Il entraîne un handicap psychosocial majeur : arrêt de travail, abandon de la vie sociale, ruptures familiales, etc.
Aujourd’hui deux types de traitements sont reconnus efficaces. Les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) et la prise de certains antidépresseurs aident à soigner les TOC. Malheureusement, parfois, cela ne suffit pas : 20% des patients ne voient pas leur état s’améliorer malgré ces traitements. La technique de la neurostimulation est une approche encore expérimentale, mais qui donne déjà des résultats.
La stimulation cérébrale profonde (SCP) consiste à influencer directement le fonctionnement d’une petite partie du cerveau : les ganglions de la base, qui sont impliquées dans le contrôle de l’action et de la pensée.
Concrètement, des électrodes sont implantées dans les ganglions de la base et délivrent un courant en continu grâce à un pacemaker placé sous la clavicule. C’est un traitement à vie.
Du fait du caractère invasif de cette technique, la stimulation cérébrale profonde n’est envisagée que dans les cas les plus graves de troubles obsessionnels compulsifs, notamment ceux qui se sont avérés résistants aux stratégies thérapeutiques habituelles, à savoir la prescription d’une psychothérapie et d’un traitement médicamenteux. Les premiers retours sont très encourageants : chez 70% des patients la situation s’était considérablement améliorée, pouvant aller jusqu’à une disparition des symptômes. La question restait de savoir si les bénéfices allaient être persistants dans le temps et il semble que oui. Cet effet dure et même se renforce dans le temps.
Madame Maria Halphen, Présidente de l’association internationale MeetingForMinds et Fondatrice de la Fondation Philippe et Maria Halphen en France, a apporté son soutien financier aux travaux de recherche du Professeur Ian Hickie du Brain & Mind Centre de l’Université de Sydney ayant abouti à la découverte reliant le système immunitaire à la santé mentale. Cette étude australienne qui a été présentée le 27 mai 2016 à Perth à l’occasion du Forum Synergies Meeting For Minds, conduit à repenser les liens entre le système immunitaire et la santé mentale et ouvre la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques.
L’étude, produit de la collaboration entre l’Université de Sydney et de Meeting For Minds en Australie, identifie des liens précédemment inconnus entre le système immunitaire et les pathologies mentales profondes ce qui pourrait conduire à de nouveaux remèdes pour des situations jusque-là impossibles à traiter. Le traitement consiste à combiner de l’infusion de plasma avec des médicaments ciblant le système immunitaire. Le Professeur Ian Hickie prenant comme exemple le cas de Mme McCabe est tout à fait clair à ce sujet. Selon lui, “le problème ici n’est pas tant que la maladie mentale amène un changement dans le cerveau mais que c’est un changement du système immunitaire qui provoque un comportement anormal”. Le Professeur Ian Hickie a précisé que le défi aujourd’hui consiste à trouver la combinaison juste de thérapies pour un individu, car certains patients pourraient avoir besoin d’un renforcement du système immunitaire tandis que d’autres au contraire auraient besoin de le diminuer, voire le supprimer”.
Voir aussi :
http://www.abc.net.au/news/2016-05-27/mental-health-study-a-boon-to-patients-immune-system/7455310